Dans le cadre de la 7ème campagne nationale pour la promotion de l’hygiène des mains, les patients ont été invités à faire part de leurs expériences. Les résultats montrent que trois quarts d’entre eux sont favorables à l’idée d’être incités à parler d’hygiène des mains aux soignants. Ces nouvelles observations pourront aiguiller les campagnes à venir.
Cette initiative s’intègre dans le cadre de Journée mondiale de l’hygiène des mains, organisée le 5 mai 2018 par l’Organisation mondiale de la Santé.
Le patient a un rôle à jouer dans l’amélioration de la qualité des soins
Les patients peuvent sensiblement contribuer à l’amélioration de l’hygiène des mains dans les hôpitaux. « Si un patient voit qu’un soignant ne se désinfecte pas les mains avant la consultation, il peut le lui faire remarquer. Les résultats de notre enquête montrent que les patients sont disposés à assumer ce rôle », explique Hélène De Pauw, chercheuse chez Sciensano. Les futures campagnes pourront être orientées et enrichies à la lumière de ces nouveaux constats. Cette enquête auprès des patients devrait être répétée lors d’une prochaine campagne.
Dans sa récente révision des recommandations en matière d’hygiène des mains, le Conseil supérieur de la Santé souligne également qu’il importe de renforcer la participation des patients, acteurs importants dans l’amélioration de la qualité des soins.
Cette opinion est aussi partagée par Maggie De Block, ministre de la Santé publique: « En tant que patient, vous n’êtes pas certain que votre prestataire de soins s’est lavé les mains avant le début de la consultation ? N’hésitez pas à lui en parler, car vous avez droit à une bonne hygiène des mains. L’hygiène des mains des prestataires de soins dans les hôpitaux s’est considérablement améliorée ces dernières années, en partie grâce aux diverses campagnes de sensibilisation. Mais chaque année, plus de 100.000 patients contractent encore une infection à l’hôpital à cause d’un manque d’hygiène des mains. Des améliorations sont donc certainement encore possibles. Nous continuons à nous investir dans ce domaine en tant que pouvoirs publics, et les patients peuvent aussi jouer un rôle en posant activement des questions »
Résultats
Parmi les 17 454 patients participants :
- 9 sur 10 (90,6 %) supposent que les soignants se désinfectent les mains ;
- 1 sur 4 (28,4 %) interpellerait le soignant s’il ne se désinfectait pas les mains ;
- 3 sur 4 (74,4 %) ont observé le soignant se désinfecter les mains dans les 24 dernières heures ;
- 3 sur 4 (75,4 %) apprécient être incités à parler d’hygiène des mains avec les soignants.
Davantage de résultats dans le rapport.
Plus d’informations sur l’enquête
La 7ème campagne nationale d’hygiène des mains était axée sur la participation active du patient (voir communiqué de presse précédent). Les patients ont reçu des informations sur l’hygiène des mains et ont été incités à en parler avec leurs soignants. La campagne visait non seulement à évaluer les efforts fournis par les professionnels de la santé, mais aussi à interroger les patients sur leurs expériences.
Les impressions relatives à la campagne de 17 454 patients, répartis sur 97 sites/hôpitaux belges, ont été analysées à l’aide d’un questionnaire.
La campagne nationale « Vous êtes en de bonnes mains » est une initiative du Service Public Fédéral (SPF) Santé publique, Sécurité de la Chaîne alimentaire et Environnement, et a été réalisée avec le soutien de BAPCOC (Belgian Antibiotic Policy Coordination Committee, SPF Santé publique) par la Plate-forme fédérale pour l’hygiène hospitalière, en collaboration avec Sciensano, l’ABIHH (Association Belge des Infirmiers en l’Hygiène Hospitalière), le BICS (Belgian Infection Control Society), et la NVKVV (Nationale Verbond van Katholieke Vlaamse Verpleegkundigen). Le projet bénéficie d’un soutien financier du SPF Santé publique, Sécurité de la Chaîne alimentaire et Environnement.