Les habitudes alimentaires en Belgique : un décalage persistant avec les recommandations en vigueur

Publié le : 
Mardi, 17 juin 2025
Last updated on 17-6-2025 by Lieke Vervoort

Les résultats de l’Enquête de consommation alimentaire de Sciensano montrent que les habitudes alimentaires en Belgique ne rencontrent que trop peu les recommandations du Conseil Supérieur de la Santé. Malgré quelques améliorations par rapport à l’enquête de 2014-2015, la consommation d’aliments favorables à la santé demeure insuffisante, tandis qu’une surconsommation d’aliments défavorables à la santé persiste. 

Trop peu de fruits et légumes, trop de viande rouge, de charcuterie et d’alcool

L’Enquête de consommation alimentaire montre que la population adulte consomme bien moins de fruits, légumes, eau, fruits à coque, légumineuses, produits laitiers et poisson que ce qui est recommandé alors que la consommation de ces aliments a un impact positif sur la santé. Par exemple, seuls 7 % des adultes mangent suffisamment de légumes et 10 % à peine mangent assez de fruits.

Parallèlement, la consommation de produits qu’il est préférable de limiter, comme la viande rouge transformée ou non, l’alcool et les boissons sucrées, reste trop élevée. 91 % des adultes dépassent la limite recommandée en ce qui concerne la charcuterie et 82 % boivent de l’alcool, bien qu’il soit conseillé d’éviter d’en consommer.

“Les évolutions positives depuis la dernière enquête sont malheureusement peu nombreuses”, affirme Nicolas Berger, responsable de l’étude chez Sciensano. “Depuis notre enquête précédente en 2014-2015, les Belges boivent en moyenne plus d’eau et ils mangent plus de légumes mais cela reste insuffisant. La consommation de viande rouge transformée telle que la charcuterie est inquiétante et la consommation d’alcool et de boissons sucrées devrait également être fortement réduite”.

Des différences importantes au sein de la population ressortent également de l’enquête : les femmes, les personnes ayant un niveau d’instruction élevé et les personnes vivant en Flandre respectent généralement davantage les recommandations alimentaires. En ce qui concerne l’âge, cela dépend des aliments considérés : les personnes âgées de 65 ans et plus mangent par exemple plus de fruits mais boivent moins d’eau que les adultes âgés de 18 à 64 ans.

Consommation alimentaire de la population adulte et recommandations alimentaires 

Sciensano a comparé la consommation alimentaire de la population aux nouvelles recommandations du Conseil Supérieur de la Santé, élaborées dans le but de réduire les maladies et d’éviter les décès prématurés liés à des habitudes alimentaires défavorables à la santé.
 

 

Groupe d’aliments Recommandation alimentaire Consommation Pourcentage qui répond aux recommandations
Eau 1000 à 1500 ml par jour

18-64 ans : 987 ml par jour

65+ ans : 712 ml par jour

37%
Produits céréaliers complets Au moins 125 g par jour

18-64 ans : 20 g par jour

65+ ans : 24 g par jour

1%
Légumes Au moins 300 g par jour

171 g par jour

7%
Fruits 250 g par jour

18-64 ans : 114 g par jour

65+ ans : 151 g par jour

10%
Légumineuses Plusieurs fois par semaine - 12%
Fruits à coque 20 à 30 g par jour

3 g par jour

3%
Lait et produits laitiers 250-500 g par jour

18-64 ans : 142 g par jour

65+ ans : 149 g par jour

12%
Poisson, coquillages  et crustacés Au moins 200 g par semaine

18-64 ans: 132 g par semaine

65+ ans: 164 g par semaine

23%
Viande rouge non transformée

Maximum 300 g par semaine

18-64 ans : 319 g par semaine

65+ ans : 331 g par semaine

54%
Viande rouge transformée (charcuterie) Maximum 30 g par semaine

18-64 ans : 188 g par semaine

65+ ans : 203 g par semaine

9%
Boissons sucrées Aussi peu que possible

18-64 ans : 143 ml par jour

65+ ans : 47 ml par jour

-
Boissons alcoolisées Aucune

18-64 ans : 132 ml par jour

65+ ans : 148 ml par jour

18%

 

Rendre les aliments sains plus accessibles

Ces résultats soulignent la nécessité de faciliter les choix alimentaires sains et de rendre ces choix plus attrayants. «La création d’un environnement dans lequel une alimentation saine est la solution la plus simple doit occuper une place centrale dans la politique de santé publique” affirme Nicolas Berger. “Pensons par exemple à des mesures telles que rendre les produits sains plus abordables, procéder à un meilleur étiquetage et prévoir une réglementation plus stricte du marketing alimentaire”, conclut-il. Il est également important de continuer à miser sur l’éducation et la prévention. Des initiatives existent déjà, comme des cours sur l’alimentation saine dans les écoles ou des campagnes de sensibilisation, mais il est encore possible de les renforcer et de les élargir. De cette façon, les citoyens reçoivent non seulement le soutien de leur environnement pour manger plus sainement, mais apprennent également à faire eux-mêmes des choix alimentaires plus judicieux et plus conscients.

Plus de détails dans le rapport de synthèse de l’Enquête de consommation alimentaire

Consultez notre site web pour accéder à l’ensemble des résultats

Consultez les recommandations du Conseil Supérieur de la Santé

Pour toute question concernant les recommandations du Conseil supérieur de la Santé, contactez

Véronique Maindiaux, experte scientifique
Tel.: +32 478 23 89 78
E-mail: veronique.maindiaux@vinci.be

Hélène Alexiou, experte scientifique
Tel.: +32 472 49 39 71
E-mail: helene.alexiou@vinci.be

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