Comment les différents gouvernements pourraient mieux soutenir la transition vers des environnements alimentaires sains et durables

Publié le : 
Jeudi, 15 mai 2025
Last updated on 15-5-2025 by Roxane Malpoix

Une nouvelle étude de Sciensano et de la KU Leuven souligne la nécessité d’une politique plus forte et plus cohérente visant à mieux soutenir une consommation alimentaire saine et durable dans notre pays. Nos habitudes alimentaires actuelles contribuent fortement aux maladies chroniques et ont un effet négatif sur l’environnement et le climat. C’est la raison pour laquelle une transition est essentielle même si, selon les chercheurs, cela exige de se concentrer clairement sur la gestion de l’environnement alimentaire, à savoir les facteurs physiques, économiques, politiques et socio-culturels qui influencent nos choix alimentaires.

Le rapport a été établi en collaboration avec 51 experts issus de toutes les régions et les communautés belges (Flandre, Wallonie, Bruxelles, la Fédération Wallonie-Bruxelles, la communauté germanophone, COCOF et VGC) et fait appel à une méthodologie déjà appliquée au plan international dans plus de 50 pays : le Food-EPI ou Healthy Food Environment Policy Index. A l’aide de cette méthodologie, une analyse approfondie de la politique actuelle a été réalisée et plus de 158 recommandations concrètes ont été formulées, pour tous les niveaux de pouvoir.

Politique morcelée

L’évaluation fait apparaître clairement que, malgré une attention politique accrue accordée à l’environnement alimentaire, le morcellement de la politique belge reste un défi. De plus, les politiques menées se concentrent principalement sur des mesures informatives telles que la sensibilisation. Des instruments politiques plus puissants, comme une réglementation et des stimulants économiques, ne sont pas suffisamment utilisés / exploités.

Les chercheurs ont identifié des limitations importantes en matière d’aménagement du territoire, de critères d’obtention de subsides et de législation sur la publicité pour des produits alimentaires malsains et non durables, y compris la publicité s’adressant aux enfants. Ces manquements sapent considérablement l’impact de la politique actuelle.

Nécessité d’un cap commun

Malgré des différences évidentes dans les actions politiques des états fédérés, leurs recommandations présentent toutefois des points communs importants. Il existe une large unanimité sur la nécessité de limiter la publicité, de durabiliser les marchés publics alimentaires et de donner plus de pouvoir juridique aux pouvoirs locaux. De plus, les recommandations accordent clairement de l’importance à la création d’environnements alimentaires sains et durables au travers de stratégies et d’actions politiques générales.

Ces idées partagées offrent des opportunités de collaborer à une vision nationale commune, essentielle pour une politique alimentaire efficace, juste, saine et durable en Belgique. « Etant donné qu’une alimentation saine et durable ne fait pratiquement pas partie de la nouvelle vision européenne sur l’agriculture et l’alimentation, il est d’autant plus important de fixer un objectif pour l’avenir au niveau des Etats-membres », affirme le chercheur Michiel De Bauw. « Ce rapport contient un certain nombre d’éléments de base à cet effet ».

Appel à une gestion politique plus intégrée et plus ambitieuse

Le rapport appelle à une collaboration interfédérale plus forte, qui renforce aussi bien la coordination horizontale entre des secteurs tels que la santé, l’environnement, l’agriculture et l’enseignement, que la coordination verticale entre les différents niveaux de pouvoir. Seule une gestion bien coordonnée et large permettra de relever le défi relatif aux environnements alimentaires actuels et futurs.

Une analyse juridique fait de plus apparaître que les compétences actuelles peuvent être mises à profit d’une manière plus créative, sans pour autant devoir adapter la législation, afin de s’attaquer aux environnements alimentaires. Cela exige toutefois du courage politique et une coordination stratégique.

Responsabilité commune pour l’avenir

Ce rapport jette les bases d’un progrès commun dans la transition vers des habitudes alimentaires saines et durables. Au travers de recommandations très concrètes destinées aux différents niveaux de pouvoir, il donne un signal clair : la transition vers des environnements alimentaires plus sains et plus durables n’est pas seulement nécessaire et urgente, elle est surtout réalisable dans un contexte belge.

Lisez le rapport complet

À travers la Flandre, et en collaboration avec plusieurs autorités locales, un projet de science citoyenne est lancé pour obtenir des retours des habitants sur leur perception de leur environnement (alimentaire) à travers l’application De Grote Voedselkaart de Sciensano. Tous les Flamands de plus de 16 ans peuvent y participer dans les mois à venir.

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