Enquête nationale de santé : nous fumons moins et bougeons plus, mais passons beaucoup de temps devant les écrans

Publié le : 
Jeudi, 10 juillet 2025
Last updated on 10-7-2025 by Gijs Van Gassen

Aujourd’hui sont publiés de nouveaux résultats de la première enquête nationale de santé en Belgique depuis la pandémie de COVID-19. L’accent est mis sur des aspects du mode de vie ayant un impact potentiel sur la santé, comme le tabac, l’alcool et l’activité physique, mais aussi sur la vaccination et le dépistage du cancer. Pour la première fois, l’utilisation des écrans est également étudiée.

En matière d’activité physique, le nombre d’adultes qui, pendant leur temps libre, respectent les recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé a augmenté en 2023-2024 , atteignant 34,9 % (contre 30,1 % en 2018). Les hommes, les jeunes adultes et les personnes ayant un niveau d’instruction plus élevé obtiennent les meilleurs résultats — un fait positif car ils constituent un groupe à risque pour la sédentarité prolongée. Par ailleurs, 33,6 % des personnes se rendent au travail à vélo au moins une fois par semaine (contre 29,3 % en 2018), avec à nouveau de meilleurs scores chez les hommes, les jeunes et les diplômés de l’enseignement supérieur.

En revanche, le temps passé devant les écrans reste très élevé. Pas moins de 7 Belges sur 10 âgés de 15 ans et plus regardent la télévision ou des vidéos au moins deux heures par jour. Le temps de visionnage de vidéos ou de la télévision augmente avec l’âge, tandis  qu’il diminue  pour les réseaux sociaux . De manière générale, les jeunes et les personnes ayant un niveau d’instruction plus faible passent plus de temps devant les écrans.

Le pays continue aussi de progresser sur le plan de la lutte contre le tabagisme. Le nombre de fumeurs quotidiens a  diminué à 12,8 % (contre 15,4 % en 2018). Parmi ceux-ci, 36 % déclarent vouloir arrêter de fumer dans l’année à venir. En parallèle, la cigarette électronique gagne en popularité : 6 % de la population de 15 ans et plus en font usage (contre 4 % en 2018). Cette augmentation est principalement due à une hausse chez les jeunes : 17 % d’entre eux utilisent des e-cigarettes, dont 6 % tous les jours.

La nombre de personnes consommant de l’alcool tous les jours a baissé à 7,7 % (contre 9,7 % en 2018). Toutefois, la consommation moyenne d’alcool n’a pas diminué pour autant, en raison d’une consommation plus élevée chez les buveurs non quotidiens. Au total, 9,9 % de la population (de 15 ans et plus)  ont reconnu avoir rencontré des problèmes liés à l’alcool au cours de l’année écoulée, contre 7 % en 2018.

Les efforts visant à améliorer le dépistage du cancer colorectal ont porté leurs fruits : avec un taux de 64,5 %, la Belgique atteint désormais les normes internationales. Ce n’est pas encore le cas pour le dépistage du cancer du sein et du col de l’utérus. Un point d’attention important est que les personnes ayant un niveau d’instruction plus faible se font dépister moins souvent.

Plus de personnes appartenant à des groupes à risque se sont fait vacciner contre la grippe lors de la dernière saison de vaccination, sauf en Wallonie, où une baisse est constatée par rapport à 2018. Les chiffres de vaccination contre le pneumocoque (à l’origine notamment de pneumonies) et contre le papillomavirus humain (HPV, à l’origine notamment de cancers du col de l’utérus ou du pénis) sont en forte hausse. Actuellement, 46 % des filles et femmes âgées de 10 à 44 ans sont vaccinées contre le HPV (contre 26,4 % en 2018). Depuis 2019, le vaccin est également proposé aux garçons. À ce jour, 14,1 % des garçons et hommes ont été vaccinés contre le HPV.

Environ tous les cinq ans, Sciensano organise une grande enquête de santé en Belgique. Les résultats publiés actuellement portent sur le statut pondéral, l’activité physique, les habitudes alimentaires, la consommation d’alcool, le tabagisme, les cigarettes électroniques, la consommation de drogues, les jeux de hasard, l’utilisation des écrans, la santé sexuelle, le dépistage du cancer, la vaccination et la littératie en santé. D’autres résultats sur des thèmes de santé suivront plus tard cette année. Comme il s’agit d’une enquête basée sur un seul moment dans le temps, aucune conclusion ne peut être tirée sur les liens de causalité.

 

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