AgMask - Évaluation des types, de l’efficacité et des risques sanitaires des biocides à base d’argent utilisés dans les masques faciaux pour leur conférer des propriétés antimicrobiennes dans le cadre de la crise COVID-19

Last updated on 3-5-2023 by Wesley Van Dessel
Durée du projet :
janvier 10, 2020
-
septembre 30, 2022

En bref

La population belge va devoir porter des masques faciaux pendant longtemps. Un grand nombre de ces masques grand public contiennent des biocides à base d’argent, lesquels confèrent des propriétés antimicrobiennes. Face aux questions croissantes qui se posent concernant les types de masques les plus sûrs et les plus performants (en matière de stabilité, de durabilité, etc.), nous examinons si les biocides à base d’argent appliqués aux masques faciaux respectent les normes légales. Dans le cadre du projet « AgMask COVID-19 », nous vérifions si de l›’argent (sous la forme d’ions et/ou de nanoparticules) est libéré des masques faciaux. Cela peut alors entraîner une exposition à l’argent par inhalation à l’effet potentiellement nocif. Le projet vise à évaluer et à optimiser les directives gouvernementales concernant l’utilisation pratique des masques faciaux et à déterminer les éventuels risques pour la santé.

Description du projet

Le projet AgMask COVID-19 analyse les types, l’efficacité et les risques sanitaires potentiels des biocides à base d’argent utilisés dans les masques faciaux pour leur activité antimicrobienne. Il est important de savoir si ces masques libèrent de l’argent sous forme d’ions et/ou de nanoparticules, susceptibles d’induire une exposition à ce métal par inhalation. Ces informations sont essentielles pour contrôler la qualité de ces masques faciaux et surveiller les risques de santé possibles

Ce projet combine notre expertise en matière de microscopie électronique analytique, d’analyse de métaux lourds et d’analyse des risques à l’infrastructure de simulation respiratoire et d’échantillonnage d’air de l’institut VITO. Grâce à cette collaboration unique, nous pouvons :

  • Caractériser in situ les biocides à base d’argent contenus dans les masques faciaux ;
  • Estimer l’exposition par inhalation aux ions et aux (nano)particules d’argent ;
  • Évaluer les principaux facteurs externes qui favorisent la libération des biocides à base d’argent ;
  • Déterminer le risque associé à l’application de biocides à base d’argent dans différents types de masques faciaux commercialisés en Belgique. 

Grâce aux résultats obtenus, nous pouvons : 

  • Vérifier la conformité des biocides à base d’argent utilisés aux normes légales ;
  • Déterminer l’ampleur de l’exposition des porteurs de masques buccaux aux biocides d’argent appliqués à ces dispositifs ;
  • Évaluer et optimiser les directives gouvernementales concernant l’utilisation pratique des masques faciaux ;
  • Vérifier l’existence d’éventuels risques pour la santé : Quels types de masques sont sûrs ? Lesquels sont les plus performants (stabilité, durabilité, etc.) ?

Résultats

Résultats définitifs et conclusions

Dans ce projet, nous avons démontré que les masques buccaux peuvent contenir des (nano)particules de biocides d’argent (et du dioxyde de titane) et nous avons également déterminé la quantité de particules présentes.

Sur la base de ces éléments, nous avons développé une méthodologie afin de définir un plafond sûr (limite d’exposition acceptable) qui permette de produire des masques buccaux intrinsèquement sûrs (safe-by-design).

En plus de cette estimation théorique, nous avons essayé, en collaboration avec l’Université de Gand et VITO, de mesurer l’exposition réelle à ces (nano)particules pendant le port d’un masque buccal. Aucune méthode disponible ne permettait toutefois de donner à cette question une réponse concluante. Il n’est donc pas possible, sur la base des résultats actuels, de tirer des conclusions concluantes sur les risques réels pour la santé de la personne qui les porte, ni, sur la base des connaissances scientifiques actuelles, de formuler des conclusions générales sur d’éventuels risques pour la santé de la population de porter des masques buccaux qui contiennent des (nano)particules de biocide d’argent.

Sur la base de ces constatations, nous avons conseillé aux autorités compétentes d’ancrer le concept safe-by-design plus fortement dans la législation. De plus amples recherches et développements sont également nécessaires en ce qui concerne la sécurité de produits contenant des (nano)particules. Plus spécifiquement dans ces trois domaines :

  • vérifier quels risques l’utilisation de masques buccaux (et d’autres biens de consommation) contenant des nanoparticules entraîne dans la pratique, et étudier leur impact éventuel sur la santé.
  • Réguler et contrôler la qualité de tels biens de consommation.
  • Etudier les risques pour la santé et l’environnement liés au cycle de vie de produits contenant des (nano)particules.

Téléchargez le rapport final:

Résultats intermédiaires fin phase 1 — 2022 :

Les résultats de l’analyse font apparaître que les valeurs en argent mesurées dans 15 des 20 masques examinés se trouvaient sous la valeur-limite stricte. Pour 4 masques, cette valeur-limite était légèrement dépassée et pour 1 masque, cette valeur était très fortement dépassée.

Vous trouverez plus de détails dans le rapport intermédiaire consacré à la première phase du projet.

Questions fréquemment posées sur le projet AgMask

Premiers résultats de la phase 1 (caractérisation in situ) — Février 2021 :

Nous avons en premier lieu analysé le masque Avrox. Plus tard dans l’étude, nous étudierons également d’autres masques traités à l’aide de biocides à base d’argent vendus sur le marché européen et, à titre de contrôle, des masques ne contenant pas d’argent.

  • Les premiers résultats indiquent que les fibres des masques Avrox contiennent effectivement un biocide à base d’ions d’argent comme composante active, comme indiqué par le fabriquant. Nous y avons également trouvé des nanoparticules d’argent.
  • Nous y avons aussi trouvé des nanoparticules de dioxyde de titane.
  • Les particules de dioxyde de titane sont principalement liées dans la matrice des fibres. Les particules d’argent sont à la surface des fibres. Certaines nanoparticules sont reconnues par la littérature scientifique comme pouvant présenter un risque potentiel pour la santé. Cependant, les résultats actuels ne permettent pas d’estimer si ces nanoparticules sont effectivement libérées des masques et dans quelle mesure les utilisateurs y sont exposés. La méthodologie est encore en plein développement en collaboration avec VITO. Les résultats ne seront cependant pas disponibles à court terme, car nous nous trouvons sur un terrain scientifique encore inconnu.

Icône PDF Téléchargez le rapport d’analyse des masques Avrox.

Si cette recherche montre qu’une exposition aux nanoparticules a possiblement lieu, il faut examiner si cela comporte un risque éventuel pour la santé du porteur du masque. Un produit n’est pas forcément nocif s’il contient certaines substances. Tout dépend de l’exposition réelle et des effets de ces substances. Des études supplémentaires sont également nécessaires dans ce domaine.

En conclusion, nous disposons actuellement des résultats de la première phase de l’étude. De nombreux éléments sont encore inconnus et nous ne savons pas encore si le risque est réel et quelle en est l’importance.

Conformément à notre tâche d’identification des risques potentiels pour la santé, nous avons transmis ces résultats aux autorités compétentes.

Questions fréquemment posées sur le projet AgMask.

Questions fréquemment posées sur le projet TiO2Mask.

Partenaires

Evelien Frijns
Kristof Tirez

Source de financement

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