En bref
Le projet RespirIT a pour objectif de comprendre les interactions complexes entre une exposition à la diversité végétale (espaces verts urbains, forêts, nature en général) et le développement de symptômes du rhume des foins. Nous collecterons des données sur 100 volontaires allergiques aux pollens de noisetier, d’aulne et/ou de bouleau concernant leur environnement, leurs activités et leurs symptômes allergiques, grâce à un système de surveillance composé d’un smartphone, d’une application mobile et d’une montre de sport. Les données collectées seront couplées aux cartes de biodiversité, aux données de qualité de l’air et aux concentrations de pollens, afin d’élaborer des modèles prédictifs des risques relatifs d’apparition de symptômes allergiques chez les personnes souffrant du rhume des foins.
Description du projet
À ce jour, entre 12 et 28 % d’Européens souffrent du rhume des foins, et le nombre de patients asthmatiques et allergiques continue d’augmenter à une vitesse spectaculaire. Il apparaît de plus en plus clairement que les changements dans l’utilisation des sols et la composition des végétaux, induits par l’homme et le changement climatique, seraient liés à une augmentation de l’émission, de la dispersion et de l’allergénicité des grains de pollen dans l’air, avec pour conséquences une détérioration de la qualité de vie des personnes allergiques et un accroissement des coûts socio-économiques. En général, on considère que les espaces verts impactent négativement les personnes allergiques, du fait d’une émission de pollens en plus grandes quantités. Pourtant, on ignore encore quel rôle jouent les végétaux et la biodiversité sur l’interaction complexe entre les pollens, les conditions environnementales et les symptômes d’allergies développés par les patients. Bien que, selon de récentes études, la biodiversité puisse également atténuer la prévalence des allergies et de l’asthme et la gravité de leurs symptômes, les données quantitatives demeurent insuffisantes.
Dans ce contexte, le projet RespirIT vise à explorer et à comprendre l’impact spatio-temporel de la biodiversité sur la santé respiratoire en général, et sur l’asthme et les rhinites allergiques en particulier. Cette relation sera étudiée selon trois aspects :
- effets chroniques sur la santé : une exposition à long terme à la biodiversité a-t-elle un impact sur le risque de prévalence allergique ou asthmatique ?
- effets aigus sur la santé : une exposition récente à la biodiversité a-t-elle un impact sur l’expression aiguë de symptômes allergiques ?
- effets potentiels sur la santé à l’avenir : dans quelle mesure les futurs changements de diversité végétale, associés aux changements climatiques et à une utilisation des sols différente, auront un impact sur les autres types d’effets évoqués ci-dessus ?
Pour répondre à ces questions, le projet RespirIT prévoit le recrutement de volontaires présentant une allergie aux pollens d’arbres de la famille du bouleau (Betulaceae) et la fourniture à ces derniers d’un système de surveillance (smartphone, application dédiée et montre de sport). L’application enregistrera l’activité, le rythme cardiaque, le stress et la localisation des participants, ainsi que les symptômes allergiques signalés par le biais d’un système de déclaration ponctuelle et d’un journal médical. En liant ces informations aux données spatiales sur la biodiversité, la qualité de l’air et les concentrations de pollens, nous pourrons analyser de façon quantitative, dynamique et spatiale les effets de la biodiversité sur la gravité des symptômes allergiques dans un environnement SIG en temps quasi réel.
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