ASF-RASH - Pathogenèse et réponses immunitaires de la peste porcine africaine chez les hôtes résistants et sensibles

Last updated on 14-12-2022 by Pierre Daubresse
Durée du projet :
mars 1, 2021
-
novembre 8, 2023

En bref

La peste porcine africaine (PPA) est une maladie virale importante chez les porcs domestiques et les sangliers, avec une mortalité pouvant atteindre 100 %. Aucun vaccin n’est disponible à ce jour pour contenir la maladie.
Ce projet vise à combler des lacunes dans la compréhension de la peste porcine africaine. Le consortium identifie des facteurs au niveau de l’agent pathogène, des espèces hôtes et de leurs cellules immunitaires qui définissent la sensibilité et la protection de l’hôte et des cellules. En outre, nous expliquons des phénomènes tels que l’observation de taux de séroprévalence plus élevés ou la résistance sur le terrain.

Description du projet

La peste porcine africaine (PPA) est l’une des maladies virales les plus complexes affectant le bétail, avec un impact socio-économique considérable. Au cours de la dernière décennie, la maladie a conquis plusieurs nouvelles zones et continue de s’étendre. 

L’agent responsable est un virus à ADN enveloppé de la famille des Asfarviridae, qui est généralement assez stable. La maladie trouve ses origines en Afrique subsaharienne, où elle se transmet dans un cycle sylvatique ancien parmi les phacochères et les tiques molles du genre Ornithodoros. Ce cycle ne s’accompagne pas d’une maladie ou d’une mortalité manifeste chez les phacochères. En revanche, toute introduction de la maladie dans le secteur porcin domestique ou dans les populations de sangliers eurasiens entraîne une maladie multisystémique grave qui peut ressembler à une fièvre hémorragique virale à la létalité exceptionnellement élevée (plus de 90 % des animaux infectés meurent). À ce jour, il n’existe ni traitement ni vaccin homologué et on manque de connaissances détaillées sur les corrélats de protection, mais aussi sur les effets graves et la pathogenèse. 

Afin de combler les lacunes dans la compréhension de la PPA, ce consortium identifie des facteurs au niveau de l’agent pathogène, des espèces hôtes et de leurs cellules immunitaires qui définissent la sensibilité et la protection de l’hôte et des cellules. En outre, nous expliquons des phénomènes tels que l’observation de taux de séroprévalence plus élevés ou la résistance sur le terrain. Spécifiquement, nous évaluons les corrélats de protection et les interactions de base entre l’hôte et le virus chez plusieurs hôtes, y compris

  • les porcs domestiques sensibles (exempts d’organismes pathogènes spécifiques et issus d’élevages conventionnels à la ferme)
  • les sangliers européens
  • les potamochères résistants. 

Nous comparons les réponses des souches pertinentes de VPPA avec une virulence modérée et élevée chez ces hôtes. Pour une partie de ce travail, nous employons une approche d’immunologie systémique qui utilise des outils de biologie computationnelle pour traiter l’ensemble des données recueillies par le consortium, y compris les relevés virologiques, cliniques et immunologiques et la transcriptomique des cellules immunitaires. Cela permettra d’identifier les processus immunologiques et le mécanisme des bras innés et adaptatifs qui se révèlent pertinents pour contrôler le VPPA ou, au contraire, qui sont liés à la gravité de la maladie. Parmi les études portant sur le devenir à long terme des animaux et les moteurs de la dynamique de la maladie, nous abordons expérimentalement l’impact de l’immunité maternelle sur l’issue de la maladie en utilisant un modèle de porcelet allaité par une truie. 

En outre, nous abordons également la possibilité d’une réactivation du VPPA après la survie à une infection par le VPPA. À cette fin, nous utilisons la surinfection par la peste porcine classique et l’immunosuppression chimique. Pour aborder la relation doses-effets en guise d’explication de la variabilité des résultats ou de moyen de l’étudier, nous utilisons également des infections répétées à faible dose, suivies d’une sollicitation hautement virulente chez ces animaux préinfectés. 
Enfin, nous étudions formellement la présence du virus dans le sperme et la possibilité de transmission verticale. Nous examinons la pression évolutive exercée sur le génome viral par les réponses immunitaires de l’hôte pour les différents isolats en utilisant le séquençage profond. Nous étudions les aspects de la sensibilité cellulaire dans les sous-populations de macrophages en combinant des approches complémentaires in vivo et in vitro. 

Le projet combine les connaissances, l’expertise et les réactifs de six équipes de haute réputation internationale dans la recherche sur le VPPA et l’immunologie porcine afin d’améliorer les connaissances de base sur les interactions entre l’hôte et le VPPA et les mécanismes d’immunité protectrice. L’approche multidirectionnelle et combinatoire de ce consortium révèle des interactions virus-hôte au niveau animal et cellulaire, ce qui permettra de mettre en évidence des mécanismes de résistance supérieure, d’immunité et de voies de transmission alternatives.


 

Chercheurs de projet de Sciensano

Les services qui travaillent sur ce projet

Partenaires

Dr. Sandra Blome
Dr. Bruun Rasmussen
Dr. Hans Nauwynck
Dr. A. Summerfield

Sujets santé associés

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