La consommation d'aliments ultra-transformés et de protéines animales a l'impact le plus important sur l'environnement

Publié le : 
Vendredi, 28 février 2025
Last updated on 12-3-2025 by Gijs Van Gassen

À l’échelle mondiale, les systèmes de production alimentaire contribuent fortement aux émissions de gaz à effet de serre (GES). Sciensano a mené une étude récente qui montre qu’en Belgique l’alimentation contribue fortement à cette pollution, avec une moyenne de 4,4 kg de CO₂ équivalent par personne et par jour, soit plus du double de l’objectif calculé dans le rapport du EAT Lancet pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C d’ici 2050.

La viande rouge est le principal contributeur (35 % des émissions de GES liées au regime alimentaire), suivie des boissons (16 %), des produits laitiers (12 %) et des snacks (10 %). Les aliments ultra-transformés (AUT), qui incluent la viande ultra-transformée, les sodas, les snacks et certains produits laitiers industriels, contribuent également de manière significative à l’impact environnemental.

Pourquoi les aliments ultra-transformés posent problème?

Les AUT ne sont pas seulement préoccupants pour la santé: ils contribuent aussi fortement aux émissions de GES et à l’utilisation des terres. En Belgique, ils sont responsables de 50 % de ces impacts liés à l’alimentation. En effet, les personnes consommant davantage d’AUT ont un apport calorique global plus élevé, ce qui accroît leur empreinte écologique. Par example, on observe 22% d’émissions de GES en plus dans le quintile de la population qui consomme le plus d’AUT par rapport au quintile qui en consomme le moins. Intégrer la question des AUT dans la politique alimentaire apparaît donc essentiel pour réduire l’impact environnemental du régime alimentaire belge.

Vers un meilleur équilibre entre protéines d’origine animale et végétale

L’origine et la quantité de protéines consommées jouent également un rôle clé. En moyenne, l’apport protéique est supérieur aux besoins, et une relation linéaire a été observée entre la proportion de protéines animales consommées et divers indicateurs environnementaux, tels que les émissions de GES et l’utilisation des terres. Le Green Deal flamand « Protein Shift » propose une transition vers un régime à base de 40 % de protéines animales et de 60 % de protéines végétales. Chez les personnes suivant ce régime, l’impact sur le changement climatique et l’utilisation des terres est respectivement 30 % et 25% plus faible que chez les personnes ayant une consommation de proteins moyenne (ratio inverse). De plus, leur consommation totale de protéines est également plus faible. Cependant, cette transition pourrait entraîner une hausse de l’utilisation des ressources en eau, notamment parce que les protéines végétales consommées en Belgique proviennent plus souvent de régions où l’accès à l’eau est limité.

Un enjeu pour l’avenir

Les résultats de cette étude soulignent la nécessité d’adopter une alimentation plus durable en ciblant les aliments à fort impact environnemental. Réduire la consommation d’AUT et ajuster le ratio entre protéines animales et végétales constituent deux leviers majeurs pour réduire notre empreinte écologique. Toutefois, pour rester dans les limites planétaires et garantir un système alimentaire respectueux de l’environnement, ces leviers devront être complétés par d’autres actions.

Lire l’étude complète

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