Renaame - Relargage de nano-objets, leurs agrégats et agglomérats depuis les masques de protection

Last updated on 18-1-2024 by Lieke Vervoort
Durée du projet :
janvier 1, 2023
-
mars 25, 2026

En bref

Les masques chirurgicaux, respiratoires et ceux utilisés dans les milieux communautaires contiennent fréquemment des nanomatériaux tels que l’argent ou des particules de dioxyde de titane destinées à accroître le niveau de protection des masques et à améliorer les propriétés du tissu. Cependant, l’utilisation de ces nanomatériaux peut soulever des questions en matière de santé en raison du relargage potentiel de nanoparticules qui pourraient être inhalées. C’est pourquoi le projet RENAAME a pour objet de créer des outils pour examiner la présence de nanoparticules et leur relargage depuis des masques, améliorant ainsi notre compréhension de leurs effets sur l’environnement et la santé. Ces travaux de recherche soutiennent le développement d’innovations plus sûres et plus durables en matière de matériaux de filtration.

Description du projet

Le contexte pandémique a souligné la nécessité de porter des masques (chirurgicaux, de protection respiratoire et des masques utilisés au sein des communautés) présentant des performances de filtration sans compromettre le confort. L’ajout de nanomatériaux représente une innovation majeure permettant de répondre à ce besoin, mais peux susciter également des préoccupations sur le plan sanitaire liées à l’exposition potentielle par inhalation aux nano-objets, leurs agrégats et leurs agglomérats (NOAA). En conséquence, plusieurs produits commerciaux revendiquant des propriétés biocides ou virucides sur la base de l’utilisation d’argent ont soulevé diverses questions à l’échelle nationale et internationale concernant leur sécurité d’utilisation, entraînant ainsi leur retrait du marché peu de temps après leur lancement. Plus récemment, la présence de NOAA de TiO2 dans des masques a été démontrée alors qu’aucune mention particulière n’était précisée sur leurs emballages. Ce nouveau sujet de préoccupation souffre, cependant, d’un manque de développement méthodologique concernant l’évaluation de l’exposition par inhalation aux NOAA lors de l’utilisation de masques.

Au cours du projet RENAAME, nous avons élaboré une méthodologie visant à évaluer le relargage potentiel de nanomatériaux, qu’ils soient déclarés ou non, afin d’évaluer l’exposition par inhalation dans des conditions d’utilisation réalistes. La singularité du projet RENAAME réside dans le développement et la validation d’une approche qui associe l’analyse des matériaux constitutifs des masques et des aérosols potentiellement émis. Si des travaux prénormatifs sont en cours (ISO/TC229 et ISO/NP TS11353) sur ce sujet, le nombre d’études scientifiques dédiées s’avère, toutefois, très limité. 

La méthodologie proposée vise à quantifier la fraction mobilisable (FM) de NOAA dans les masques en identifiant et en localisant les NOAA dans les fibres par microscopie électronique à transmission. De plus, nous évaluons la fraction de NOAA relarguée sous forme d’aérosol en utilisant une tête anthropomorphe mobile associée à un poumon artificiel capable de produire des cycles respiratoires représentatifs de différents niveaux d’efforts réalisés dans des conditions d’utilisation représentatives. Cette évaluation est réalisée sur des masques comportant la déclaration commerciale de présence de nanomatériaux accompagnée d’un risque éventuel pour la santé (dans ce projet, les NOAA sont composés de TiO2 et d’Ag), ainsi que sur des masques qui ne mentionnent pas l’utilisation explicite de NOAA. La détermination de ces deux fractions nanométriques aboutira finalement à une classification des différents types de masques en fonction de leur potentiel d’émission.
 

Les services qui travaillent sur ce projet

Partenaires

François-Xavier Ouf
Valérie Lemarinier
Valérie Godefert
Nicolas Feltin
Johanna Noireaux
François Gaie-Levrel
Sandrine Chazelet
Sandrine Pacaud

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