En Belgique comme en Europe, la population vieillit et les besoins en soins de santé augmentent. Parallèlement, les ressources pouvant être allouées aux soins de santé ne sont pas extensibles. Optimiser les systèmes de santé est donc crucial pour permettre aux citoyens de bénéficier des meilleurs soins de santé possibles.

La performance d’un système de santé est définie par un ensemble de critères, comprenant au moins la qualité, l’accessibilité, la durabilité et l’équité des soins de santé. Ces critères peuvent être subdivisés. Par exemple, en Belgique, le critère de « qualité » englobe l’efficacité, la sécurité, l’attention accordée au patient et la continuité des soins.

Une HSPA est un processus visant à fournir une vision globale du fonctionnement du système de santé à travers un ensemble d’indicateurs. 

Les principaux objectifs de la HSPA en Belgique sont les suivants :

• dépister les problèmes de performance des différents critères constituant le système de santé et les signaler aux décideurs politiques afin de soutenir la définition des priorités (fonction d’alerte)
• assurer la transparence et la responsabilité envers les citoyens. La Belgique est effectivement un signataire de la Charte de Tallinn en 2008, qui constitue un engagement de tous les pays européens en matière de responsabilité des systèmes de santé.  

Actuellement, le processus de HSPA défini dans la Charte de Tallinn est impulsé par les pays, ce qui signifie que chaque pays décide des objectifs spécifiques et des méthodes de réalisation de l’évaluation. La situation actuelle évolue vers une approche plus standardisée au niveau européen. 

Un ensemble d’indicateurs liés à chaque critère de la performance du système de santé est défini. Les valeurs des indicateurs sont ensuite mesurées et surveillées au fil du temps. Ces valeurs sont interprétées en les comparant avec des objectifs prédéfinis ou avec les valeurs d’autres pays (similaires). Les tendances dans le temps sont également examinées.   

Depuis 2010, le Centre fédéral belge d’expertise des soins de santé, Sciensano et l’Institut national d’assurance maladie-invalidité réalisent conjointement une HSPA tous les 3 à 4 ans en Belgique. Un ensemble d’environ 80 indicateurs est mesuré pour évaluer chaque critère de la performance.

L’évaluation la plus récente de la performance du système de santé ou HSPA a été réalisée en 2019. Télécharger le rapport complet

Les principales conclusions du rapport sont :

• La qualité des soins reste améliorable pour plusieurs indicateurs, et plus spécifiquement en ce qui concerne l’adéquation, la sécurité et la continuité des soins.
• En ce qui concerne l’accessibilité financière, les besoins auto-déclarés de soins non satisfaits pour des raisons financières sont plus élevés en Belgique que dans les autres pays de l’UE-15.
• Pour ce qui est de la disponibilité des ressources humaines, le nombre moyen de patients par infirmier dans les hôpitaux aigus est l’un des plus élevés d’Europe, ce qui peut avoir des effets néfastes sur la qualité des soins.
• Des inégalités socio-économiques persistent, en comparaison avec le groupe social le plus favorisé, les personnes de niveau socio-économique plus défavorisé rencontrent des obstacles financiers plus importants à l’accès aux soins de santé.
• En ce qui concerne les soins préventifs, le taux de vaccination des plus de 65 ans contre la grippe est inférieur aux objectifs fixés par l’OMS, et en diminution. Le taux de dépistage du cancer du sein dans les groupes cibles est relativement faible et n’évolue pas. Par ailleurs, le taux de couverture du dépistage organisé du cancer du sein est trop faible pour être efficace. Enfin, presque la moitié de la population n’a pas de contacts réguliers avec un dentiste.
• Dans le domaine des soins de santé mentale, le taux de suicide élevé reste un défi majeur et aucune amélioration notable n’a été observée au cours de ces dernières années. Les délais d’attente pour un premier contact avec une structure de santé mentale ambulatoire sont longs, et le sont de plus en plus, ce qui trahit un problème d’accessibilité des soins dans ce secteur. Enfin, plus de dix pourcents de la population belge adulte fait l’objet d’au moins une prescription d’antidépresseurs par an, et cette consommation augmente encore.
• En matière de soins aigus et de longue durée aux personnes âgées, plusieurs indicateurs affichent des résultats médiocres au niveau des soins résidentiels. Par exemple,  presque la moitié des patients âgés de 75 ans et plus vivant en structure résidentielle se voit prescrire des antidépresseurs avec effet anticholinergiques ou des médicaments anticholinergiques, dont le caractère approprié pose question.
• Dans le domaine des soins à la mère et au nouveau-né, on retiendra par exemple que le taux de césariennes est inférieur à la moyenne de l’UE mais qu’on observe une variabilité importante entre les hôpitaux ou encore que les tests répétés de dépistage de la toxoplasmose pendant la grossesse sont toujours très fréquents, alors que les recommandations indiquent uniquement la réalisation d’un seul test avant ou au début de la grossesse.

L’entièreté des résultats peuvent également être consultée via le site internet Belgique en bonne santé.